J'étais en cavale. J'avais eu la merveilleuse idée de me faufiler seule au cœur de tout un régiment militaire pour récupérer certaines informations, à court de munitions, j'entrepris de me cacher entre deux bâtiments en attendant le renfort de mes frères lorsque je les aperçu. La demoiselle qui se tenait à quelque mètre de moi semblait visiblement agacée par les propos que tenait le général à sa droite. Ils avançaient tous les deux vers ma direction, je recula d'un pas, retenant mon souffle au maximum. La fumée que dégageait la chaleur de mon souffle m'aurait trahi. Fichu hiver ! Pensai-je. Plus ils se rapprochaient, mieux je pouvais entendre leur conversation, ce n'était toute fois pas si clair, le vent grondait autour de nous me retirant ainsi de l'un de mes sens. les quelques mots que je pu comprendre semblait visiblement annoncer la rétrogradation de la demoiselle au charme évident. Elle trouvait cela totalement injustifiée et déclara alors qu'elle mettait fin à sa carrière pour se concentrer sur un certain.. Ranch ? Le regard du général s'était assombri mais il ne s'y opposa pas. Il se contenta de plisser les yeux vers le sol puis ils s'arrêta rapidement, le pas lourd, il tapa du pied sur le sol rigide et se tourna en direction de la femme, se mettant ainsi dos à moi, il releva rapidement sa main à son visage en guise de salue puis il s'en alla à mon plus grand soulagement, je n'avais pas tellement peur de lui mais davantage de son arme qu'il maintenait dans son fourreau. Le corps de l'homme était si naturellement droit que l'espace d'un instant, je me suis surprise à l'imiter. Cette position ne me convenait tellement pas que je lâcha un petit gloussement qui fit s'échapper quelques bribes de fumée. Ma main se plaqua alors sur ma bouche mais c'était trop tard. La femme, eu le temps de le percevoir, elle s'approcha rapidement de moi tout en regardant de gauche à droite par peur d'être suivie. - Qu'est ce que vous faites là ? Me lâcha-t-elle, tout en auscultant mes vêtements qui ne correspondait visiblement pas à la tenue à adopter en ces lieux. J'hésitais un instant, elle venait de se faire rétrograder peut être qu'à cette instant même elle détestait autant que moi les forces de l'ordre. Je tentais le tout pour le tout, on verrait bien ! - Je dois sortir d'ici, pourriez-vous m'aider ? Elle semblait m'examiner avec attention, partagé entre l'envie de me dénoncer et celle de me secourir, moyen pour elle de mettre définitivement à terme sa carrière militaire. - D'accord, suivez moi. Il faut faire vite, vous vous cacherez à l'arrière de mon pick-up pour que nous puissions passer les soldats à l'entrée de la base. Elle me prit la main et nous entreprirent de marcher à un pas raisonnablement rapide assez lent pour n'éveiller aucun soupçon et à l'inverse, assez rapide pour nous sortir de là au plus vite. Nous arrivions dans une sorte de parking étrange. On se faufila jusqu'à un Pick-up qui avait dû être rouge à une époque mais qui ressemblait maintenant à un tas de rouille. On pouvait voir des traces de boues sur les roues du carrosse ce qui me fit sourire légèrement. Cette image me rappela la fois où nous nous étions débarrassé du corps d'un SCU en pleine campagne avec Trafalgar, nous avions lâché un violent juron lorsque nous nous étions aperçu des dégâts causés à notre automobile. Je chassa cette vision de mon esprit et me glissa à l'intérieure du pick-up, à l'arrière comme convenu. Nous avons passée la barrière de sécurité sans grand mal, son talent d'actrice avait su faire la différence. Je lui en étais extrêmement reconnaissante et je me promis intérieurement de lui rendre la pareille un de ces jours. Je me glissa à l'avant de pick-up une fois éloignées de tout danger. Sur la route, nous discutions de tout et de rien puis elle m'annonça l’escale que nous allions entreprendre à son ranch. Héloise - Elle s'était présenté dès le début de la conversation - s'avança dans un terrain plus rugueux qui secouait la voiture de toute part, je m'accrochais tant bien que main en posant mes mains sur le dessus de la boîte à gants puis lorsque ça commençait à devenir plus qu'insupportable elle s'arrêta devant une sorte de grange et on descendit rapidement. Mes bras étaient encore engourdis, je les massa alors doucement tout en observant la demeure de bois qui se tenait en face de moi. J'inspira profondément l'air de la campagne, cet air si pur qui manquait à la ville et je sentis une intense odeur de foin, elle semblait se perdre à des kilomètre à la ronde, la boue qui arpentait mes bottes à mesure que j'avançais ne ressemblait à aucune autre. Héloise poussa les grandes portes en bois de la grange et j'aperçu une dizaine de chevaux rangés docilement dans leurs boxes, se tenait aussi devant nous une vaste étendue d'obstacle encerclés par des grillages en métal qui devait servir à entraîner les bêtes. J'imaginais alors une ribambelle de petits comme de grands renouer avec la faune et vivre le rêve que l'on a tous connu à l'égare des chevaux. Il fallait protéger ce lieu particulièrement agréable. Je souriais longuement, les yeux emplis de cette fameuse étincelle qui apparaissait à chacune de mes idées et tourna les talons en direction de Héloise qui était occupée à caresser l'un des cheveux pour lui développer mon offre de protection.